Montagnes des Vosges

Date: 09/10/2020

N° 19 l’édito

Le dernier rapport de l’organisation météorologique mondiale est sans appel : la décennie 2010-2019 est la plus chaude jamais enregistrée. En cause, les rejets de gaz carbonique générés par la combustion des énergies fossiles que sont le gaz, le pétrole et le charbon.

Depuis les années 80, les scientifiques du GIEC nous alertent sur ce réchauffement qui s’annonce comme un cancer climatique. Une véritable bombe à retardement, dont les effets diffus dans le temps donnent le sentiment à certains que le danger est imaginaire et à d’autres qu’on a le temps. Erreur. Même s’il l’on venait à stopper net toute nos émissions de gaz à effet de serre, les températures continueraient à augmenter pendant plusieurs décennies. 

Cette forme de déni nous entraîne collectivement vers un désastre dont nous ne mesurons pas encore l’ampleur. Le phénomène ne va pas se limiter à la fonte de la calotte glaciaire et à la disparition des ours blanc. Les conséquences seront bien plus lourdes. La montée prévisible des eaux d’au moins un mètre va faire disparaître quantité de terres, d’îles, de villes. Les incendies de forêt, les inondations, les tempêtes vont être décuplées avec l’augmentation de la chaleur terrestre. Les maladies et les invasions de criquets (notamment en Afrique) vont s’accélérer, provoquant un peu partout dans le monde des vagues de migrations massives. Et un inévitable accroissement des inégalités généré aussi par la hausse des prix des denrées alimentaires.  Voilà le tableau (noir) des prévisions si rien n’est entrepris rapidement pour ralentir ce réchauffement anthropique. 

Le massif des Vosges va lui aussi subir ces aléas et c’est pourquoi nous avons fait le choix, dans ce numéro d’automne, de vous informer sur les évolutions visibles et prévisibles.  En forêt, l’épicéa est condamné en dessous de 700 mètres, l’aire de répartition du hêtre va se réduire à peau de chagrin. La pratique du ski va devenir aussi hasardeuse qu’exceptionnelle, rendant impossible l’amortissement des investissements.  L’agriculture, la viticulture vont être fortement impactées, tout comme la ressource en eau, la faune et la flore. Pour que les répercussions sur nos vies ne soient pas trop lourdes, il est maintenant urgent de prendre des décisions fortes, car le coût de l’inaction sera bien supérieur à celui de l’action.

Frédéric SCHILLEWAERT

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